Dans de nombreux livres d’Heures, les artistes ont ajouté la Vierge à la scène de la Pentecôte, bien qu’elle n’y soit pas mentionnée dans les écrits bibliques canoniques. La fête de la Pentecôte rappelle la descente sur les apôtres du Saint-Esprit. Celui-ci apparaît sous la forme d’une colombe aux rayons de feu pour symboliser le don des langues, conféré aux disciples du Christ pour évangéliser les peuples.
Le style de cette peinture se démarque par le teint délicatement rosé de la Vierge, les barbes grises et ondulées des vieillards, si abondantes qu’elles sont dédoublées, et les silhouettes légèrement allongées des personnages. Cette scène d’intérieur est surmontée d’un arc trilobé, flanqué de colonnades vertes se terminant par des bases et des chapiteaux dorés. L’enluminure présente aussi un jeu constant entre une palette de couleurs très vives, dont le bleu azur soutenu et l’orangé, et des tons plus doux, tels le vieux rose et le gris violine, le tout libéralement éclairé de rehauts d’or. Toutes ces caractéristiques sont imitées du style de Maître François, qui faisait partie d’une triade artistique ayant dominé le marché parisien de 1440 à 1500.
Une élégante reliure en maroquin brun sur carton a remplacé la reliure d’origine. Cette couvrure du XVIe siècle, dite à la fanfare, est décorée de filets et de petits fers dorés formés de compartiments géométriques, de branchages et de volutes.