Environ de 1890 à 1940, des hommes de la vallée de l’Uele produisent des vases à effigie en terre cuite, faisant incursion dans un domaine traditionnellement réservé aux femmes. Les premières descriptions européennes des cours royales mangbetu soulignent leur art sophistiqué, mais ne mentionnent pas d’objets anthropomorphes. C’est donc après ce premier contact que les artistes de la région commencent à produire ce type de vase, sans doute destiné aux élites européennes et africaines. Les personnages sont représentés avec la déformation crânienne et les coiffures élaborées caractéristiques de l’aristocratie mangbetu. Ce style semble plus étroitement lié à la prééminence politique des Mangbetu de l’époque qu’à l’identité ethnique des artistes. Ici, l’inscription Nyangala correspond peut-être au nom de l’artiste ou à Niangara, région d’où proviennent nombre de ces vases.