Pleine de verve et d’impertinence, cette gouache illustre la singerie rocaille à la mode sous Louis XV. Dans la hotte d’osier qui lui sert de chaire, un singe déguisé en moine sermonne une assemblée de dindons dans une clairière. La facture, comme de nombreuses analogies avec d’autres œuvres de l’artiste, l’attribue de manière très vraisemblable à Peyrotte. « Peintre du Roi et dessinateur au garde-meuble de la Couronne », il fut l’un de ses principaux ornemanistes et de ses favorites, exécutant des décors de chinoiseries et de singeries pleines d’humour pour leurs appartements. Pour les amateurs de moindre fortune, Peyrotte répétait ces gouaches spirituelles sur les ridicules de son temps. Cette bestialisation contribue à la virulence des attaques d’un anticléricalisme toujours grandissant durant le Siècle des Lumières et des philosophes.