Jusepe de Ribera est né en Espagne, mais c’est en Italie qu’il accomplit sa carrière. Il arrive à Naples entre 1607 et 1614, sous domination espagnole. La présence du Caravage exerce une influence considérable sur la peinture napolitaine. Ribera se rend à Parme, à Rome, avant de s’établir à Naples. Ses œuvres gagnent la faveur des critiques et des amateurs, notamment le duc d’Ossone, vice-roi de Sicile et de Naples, dont il devient le protégé. Le ténébrisme et le réalisme du Caravage marquent profondément son style. Ribera se distingue des caravagesques par ses contrastes d’ombre et de lumière qui visent moins l’effet théâtral que le rendu d’une atmosphère spirituelle mystérieuse. Ce tableau est caractéristique de ses images de dévotion, reprenant le schéma de composition de l’« apostolat » (série de portraits des douze apôtres) apparu plus tôt en Flandres et en Espagne. Il apporte à son portrait une véracité et une spontanéité remarquables : Joseph, l’époux de Marie, est représenté âgé. Il tient dans sa main une branche fleurie, car selon la légende, il est le seul
prétendant de la Vierge dont le rameau posé sur l’autel a refleuri. Toute l’attention se concentre sur l’expression émouvante du visage, mêlant l’émerveillement à la gratitude pour ce miracle.