Peintre, sculpteur, dessinateur, graveur, performeur, photographe, Dine décline dans son œuvre un nombre toujours reconnaissable de motifs qu’il investit de valeurs personnelles tout autant qu’ils lui servent de lieu d’explorations plastiques : arbres, outils, robes de chambre, cœurs, clôtures, palettes, Vénus de Milo... Dans une série de peintures des années 1984-1985, à laquelle appartient Pacific Gift, Dine a recours aux mains et aux crânes. À propos de ce dernier motif, il dit : « Le crâne est apparu à la suite d’une conversation avec une amie à Paris. Elle m’a confié qu’elle et son mari avaient consulté un médium qui prenait la voix d’une personne de l’au-delà. Ça m’a donné l’idée d’un crâne, non pas comme représentation de la mort, mais comme véhicule pour la voix. Je le percevais comme un alter ego réduit à sa plus simple expression : un autoportrait, non pas en tête de mort mais en être vivant. La paume d’une main aux doigts partiellement bandés est ici cernée de deux crânes. Sur le poignet, Dine a collé un morceau d’asphalte. Le tableau est dédicacé à James Kirsch, correspondant de Carl Gustav Jung, et alors le psychanalyste de Dine.
© Jim Dine / SOCAN (2021)