Dernier soupir est une installation spécialement conçue pour éternellement conserver et faire circuler le souffle d’une personne. Pensée comme un respirateur artificiel utilisé dans les hôpitaux, une partie de l’oeuvre consiste en un sac de papier qui se gonfle et se
dégonfle automatiquement au rythme du souffle. L’appareil à l’origine du mécanisme est posé au mur et s’active 10 000 fois par jour – la cadence normale de la respiration d’un adulte –, laissant échapper 158 soupirs. L’artiste considère la conservation et la circulation « visible » du souffle comme le portrait biométrique d’une personne, un signe de vie persistant bien après sa mort. Pour la version actuelle, Rafael Lozano-Hemmer a immortalisé celui de la poétesse et romancière québécoise Nicole Brossard, célèbre militante pour les causes féministes et LGBTQ+. Son souffle créateur et revendicateur sera donc préservé dans le réservoir de l’oeuvre qui agira comme commémoration vivante de l’artiste.