Dernier grand peintre de l’école Kano, Osanobu est issu de la famille de peintres Kano d’Edo (aujourd’hui Tokyo), où il suit une formation rigoureuse auprès de son père, Kano Naganobu. Bouddhiste fervent, il reçoit le titre de hogen en 1819 et celui de hoin, le plus haut rang dans un temple bouddhiste, en 1834. D’un ascétisme absolu, cette magnifique peinture a probablement été réalisée au cours de l’ascension d’Osanobu au sein de la hiérarchie monastique. Le pouvoir évocateur de la composition, appelant à la quiétude et aux nobles idéaux, tient à la superposition de lavis d’encre. Les surfaces sans encre, laissant voir la soie écrue, accentuent l’effet de brume tout en créant une impression de profondeur. Le minimalisme de la composition témoigne de la dévotion que porte Osanobu au bouddhisme zen, dont la simplicité esthétique s’exprime dans le dépouillement du paysage, l’économie d’encre et le choix de la chute d’eau comme sujet principal. Les chutes d’eau étaient des lieux de méditation privilégiés par les moines bouddhistes, qui s’installaient à leur pied pour accéder au monde des êtres divins et à leur pouvoir d’intervention dans le monde temporel.