« Ces études de détail, écrit le critique symboliste français Gustave Kahn en 1906, [Auguste] Rodin les accumule; les vitrines de son atelier sont pleines d’études partielles, de torses, de mains. Il a, avec passion, recherché les expressions de la main humaine. » La présente sculpture, qui constitue un excellent exemple de l’assemblage de fragments indépendants que Rodin aime réaliser pour former de nouvelles compositions autonomes, combine selon toute vraisemblance le torse de La Centauresse (1887) avec les bras d’une autre œuvre, L’adolescent désespéré (1882). C’est ainsi qu’on assiste à l’affrontement entre une figure délicate et vulnérable et une force physique écrasante. La mise en tension de ces deux éléments est caractéristique de l’œuvre de Rodin. À la tête de la galerie Dominion, à Montréal, de 1942 à 1987, le marchand d’art Max Stern se passionne à partir du début des années 1960 pour l’œuvre en bronze de Rodin. Il se charge de commercialiser dans toute l’Amérique du Nord des fontes posthumes produites sous la direction du Musée Rodin de Paris, qui détient les droits moraux de l’artiste.