Cette photographie fait référence à la peinture orientaliste en remettant en scène La mort de Sardanapale (1827) du peintre romantique français Eugène Delacroix. Utilisant des moyens d’expression contemporains pour évoquer l’orientalisme par l’entremise de l’esthétique et du sujet, Majida Khattari ne rejette pas la tradition artistique, mais la conçoit plutôt comme le point de départ de la création d’une nouvelle manière de représenter les imbroglios coloniaux actuels. Pourtant, la photographie de Khattari attire l’attention sur la façon dont, dans le passé, les artistes orientalistes tels que Benjamin-Constant montraient souvent les femmes comme des objets ambigus plutôt que comme des sujets individualisés. En tant qu’accessoires picturaux, les corps féminins sont déformés sous le chaos du tissu dont ils sont drapés, métaphore possible de la manière dont l’orientalisme a voilé les réalités qu’il prétendait représenter.