Prisonnier à l’âge de vingt ans, Chactas, fils adoptif d’un chrétien, est sauvé par Atala, une jeune Indienne éduquée dans la foi chrétienne. Un missionnaire promet de les unir si Chactas se convertit au christianisme. Atala, dont la mère avait promis devant Dieu que sa fille resterait vierge, s'empoisonne et, alors qu’elle se meurt dans les bras de Chactas, elle lui demande de se convertir. Inspiré du roman de Chateaubriand, Atala, ou Les Amours de deux sauvages dans le désert (1801), ce bronze combine des traits stylistiques issus de la sculpture classique, des réminiscences des figures christiques et, par la posture du personnage, des formes allégoriques de la Mélancolie.
Se réclamant de l’Antiquité réinterprétée dans les œuvres de la Renaissance florentine, Duret exprime la tension résultant du conflit entre le corps et l’esprit. Ce sujet est cher aux romantiques, tout comme celui des perdants, des révoltés, des désespérés, des mélancoliques. La pose du personnage assis sur un rocher, le coude appuyé sur le genou, la main sous le menton, est fixée depuis la Renaissance. L’exotisme tient ici dans quelques détails (costume et coiffure pittoresques), l’influence littéraire l’emportant sur l’aspect purement ethnique.