Fasciné par les personnages historiques, Jean-Joseph Marie Carriès sculpte le buste d’une figure emblématique de sa ville natale, la grande poétesse Loyse Labé (1524-1566). Avec cette œuvre, il rend hommage, non seulement à celle qu’on surnomme « la belle cordière » parce qu’elle était la fille d’un riche cordier de Lyon et qu’elle en avait aussi épousé un, mais également à la perfection des bronzes de la Renaissance, rendue possible grâce au procédé de la fonte à la cire perdue. La sculpture impressionne par sa composition audacieuse – un triangle imposant dessiné par le costume. Sans recourir au traditionnel piédouche, Carriès accentue l’amplitude de l’œuvre, d’une légèreté presque aérienne, depuis les manches évasées jusqu’à la coiffe « aérodynamique ».