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Louis Ducis

Le Tasse lisant à la princesse Éléonore un épisode de « La Jérusalem délivrée », ou La Poésie

Artiste(s)

Louis Ducis
Versailles 1775 – Paris 1847

Titre

Le Tasse lisant à la princesse Éléonore un épisode de « La Jérusalem délivrée », ou La Poésie

Date

Vers 1819-1822
Réplique autographe d’après un original daté de 1813

Matériaux

Huile sur toile

Dimensions

51,8 x 41,2 cm

Crédits

Don de Michel Descours en hommage à Liliane et David M. Stewart, inv. 2015.305

Collection

Art occidental

Ce tableau est un bel exemple du genre anecdotique, dit aussi « troubadour », un courant artistique associé aux périodes de l’Empire et de la Restauration, soit entre 1800 et 1830. À la rencontre de la peinture d’histoire et de la scène de genre, les sujets tirés de l’histoire médiévale et de la Renaissance sont valorisés à travers des épisodes de la vie, notamment sentimentale, des grandes figures historiques. L’artiste s’attache ici à donner vie aux épisodes galants d’un passé fantasmé, en recréant dans le détail les accessoires, les costumes et l’esprit d’un seizième siècle dont on commence alors à peine à se faire une juste idée des décors. Ce genre à part, très apprécié des collectionneurs de l’époque, annonce l’avènement du romantisme.


Le sujet représente un tendre moment de complicité entre le poète italien Le Tasse, et la princesse Éléonore, sœur du duc Alphonse d’Este, sur une terrasse d’un palais de Ferrare. Le poète lit à haute voix les vers de sa Jérusalem délivrée. Éléonore l’écoute, et tombe amoureuse. Il s’agit ici d’une réplique autographe de l’œuvre originale, commandée vers 1812-1813 par la reine Hortense, fille de l’impératrice Joséphine, pour faire pendant à un autre sujet, Le Tasse chez sa sœur Cornelia. Présentées au Salon de 1814, ces deux toiles connaîtront un grand succès.


À l’époque, la reine Hortense vit séparée de son époux, l’ex-roi de Hollande Louis Bonaparte, frère de Napoléon. Le sujet représentant une princesse s’éprenant d’un modeste poète a sans doute un sens caché. Peut-être se veut-il une allusion détournée à sa liaison avec le jeune comte de Flahaut, brillant militaire dont elle avait eu un enfant en 1811. Le Tasse est en effet paré d’une somptueuse épée sertie de pierreries, qui n’est pas sans rappeler celle des officiers de l’armée impériale… Le rapprochement entre Hortense et Éléonore était d’ailleurs bien présent dans les esprits du « cercle Beauharnais » à la cour de Napoléon.

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