Si Lorraine Gilbert doit sa vision de la terre à ses études en biologie et en foresterie, c’est son expérience de planteuse d’arbres en Colombie-Britannique qui est à l’origine de sa pratique artistique et de son engagement social. « Au fil des idées, je n’ai jamais oublié la forêt qui occupait jadis la terre qui m’entourait. Travaillant dans la zone coupée à blanc, d’une limite forestière à l’autre, encore et encore, je voyageais constamment dans le temps, franchissant le seuil entre les mondes, visitant la forêt autrefois vivante, aujourd’hui décimée par les entreprises forestières, et je ne pouvais m’empêcher de penser à la destruction cruelle de l’environnement au nom du lucre. »