La série « Arctic Wonderland » naît en 2009 dans le cadre d’une résidence d’artiste qui a lieu sur un navire, en Arctique. Johnson est alors invitée par The Arctic Circle (É.-U.) à un séjour de 21 jours en compagnie de créateurs, mais également d’activistes et de scientifiques. L’objectif des artistes étant de réaliser des œuvres à partir de ce périple, Johnson prend un nombre important de clichés.
Lors de cette navigation, les participants, tout comme Johnson, sont dans un état d’ébahissement constant, happés par la magnificence et la fragilité de la nature. À son retour, Johnson ne retrouve toutefois pas dans ses photographies les traces de cette émotion. À partir de ce constat, soit l’inadéquation entre l'expérience vécue et les images obtenues, elle décide de retravailler ses photographies en les rehaussant d’encres colorées et de gouache. Ces pigments ajoutés prennent la forme de confettis, de feux d’artifice et de formes géométriques apparaissant au-dessus de l’océan. Ils traduisent son expérience et évoquent de façon poétique la pollution liée à la surconsommation.
Au sein de cette série, Party Boat est la pièce préférée de Johnson. Il s’agit d’une photographie dans laquelle la goélette Noorderlicht est surmontée par des feux d’artifice colorés à l’encre. L’artiste en aime particulièrement la composition, les effets et la symbolique. À ses yeux, l’œuvre incarne l’état actuel de l'environnement face à la poursuite effrénée de notre civilisation vers sa propre autodestruction. Johnson décide alors de transposer Party Boat dans une œuvre monumentale pour recréer son expérience.