Roberto Pellegrinuzzi explore la photographie depuis nombre d’années. Il en interroge l’histoire, les mécanismes et les propriétés physiques. Les couches superposées de pellicules transparentes ou translucides confèrent à son œuvre une profondeur inhabituelle. Depuis 1985, il a participé à de nombreuses expositions collectives au Canada et à l’étranger. Pour citer l’artiste, Entrecroisements incarne « une métaphore de cet idéal social et politique qui passe par la compréhension de l’autre ». Ce paysage d’ambiance est constitué de l’entrelacement de centaines de milliers de lignes qui représentent les branches du vinaigrier, aussi connu sous le nom de sumac. L’automne, cet arbuste est reconnaissable à ses fleurs en épis d’un rouge carmin. Pellegrinuzzi livre son interprétation du vinaigrier dans une trame reprise par le calcul (et la magie) des logiciels de traitement de l’image, sur des pellicules recouvrant chaque côté de la baie vitrée. Sur une des pellicules, Pellegrinuzzi a « gravé » l’équivalent de deux couches de l’image, procurant au dessin un effet de profondeur et de mouvement. Originaire de l’Amérique du Nord, l’arbuste se reproduit par ses rhizomes, à l’instar des réseaux sociaux, qui ne connaissent ni frontière ni hiérarchie : une juste métaphore pour exprimer « le métissage et la pluralité de nos destins entrecroisés » aspirant à une paix commune.