Yannick Pouliot
Né à Sainte-Justine-de-Newton (Québec) en 1978
Autoportrait
2016
Fonte d’aluminium sur miroir sans tain dépoli
305 x 137 cm
Achat, legs Ginette Trépanier, inv. 2016.459
Art québécois et canadien
Commande du Musée des beaux-arts de Montréal pour le Sentier de la Paix
Formé en ébénisterie et en horticulture, Pouliot est titulaire d’un baccalauréat en arts visuels de l’Université Laval. Il entreprend sa démarche artistique muni de vocabulaires foisonnants et de techniques diversifiées. Artiste multidisciplinaire, il s’engage dans la voie de l’art par la sculpture, le dessin et l’impression. Féru d’histoire, de philosophie et d’architecture, il imprègne ses travaux d’un humour raffiné, tout en détournant les codes de l’esthétisme et du pouvoir.
Cet immense miroir sans tain piqué de taches de couleurs irisées, que Pouliot a poncé pour lui donner un aspect ancien, rappelle le daguerréotype. Une ornementation florale exacerbée, en fonte d’aluminium, évoque le néo-rocaille en vogue sous Louis XV. Appliquée sur le miroir en guise de frontière, elle symbolise pour l’artiste l’idée d’une « [...] nature libérée et envahissante. [...] Le répertoire floral est privilégié, dans son déploiement plus souple afin de répondre à ce vœu de paix que porte en son nom même le nouveau pavillon ». Parallèlement, le dispositif du regardeur regardé, pour le moins inquiétant, fait traverser le visiteur de l’autre côté du miroir. Une fois de l’autre côté, le narcissique, qui se mirait dans le miroir, se métamorphose en épieur et en voyeur du monde qu’il vient à peine de quitter. Une mise en scène qui fait de l’observateur un sujet du tableau et de l’exposition. Loin d’être nouvelle, cette stratégie a traversé le temps et force à réfléchir sur les paradoxes et les peurs qui habitent encore la civilisation occidentale.
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