Planétarium (Version Montserrat)

Jana Sterbak est l’une des artistes contemporaines canadiennes les plus reconnues ici et à l’étranger. En 2003, elle a représenté le Canada à la Biennale de Venise et a reçu le Prix Paul-Émile Borduas en 2017. Si certaines de ses œuvres sont devenues emblématiques de son travail – Vanitas : Flesh Dress for an Albino Anorectic [Vanitas : robe de chair pour albinos anorexique] ou encore Generic Man, une photographie représentant un homme de dos avec un code-barres à la nuque –, l’artiste a su créer plusieurs autres œuvres fortes inspirées de la condition humaine et des mythes antiques (Sisyphe, Atlas, golems, etc.).


C’est à Marseille, au centre d’art CIRVA, entre 1998 et 2006, que Sterbak réalise un ensemble d’œuvres avec l’appui de maîtres-verriers. S’inspirant de la sphère, forme de base pour le travail des souffleurs de verre, elle crée des globes surdimensionnés aux couleurs et aux textures nouvelles. Ces planètes, alignées en un système dépourvu de soleil, évoquent le mythe d’Atlas, qui portait le monde sur son dos. Elles font écho également à l’intérêt de l’artiste pour les théories de la physique de Stephen Hawking sur les trous noirs et le début de l’univers. Sterbak associe le magma du verre en fusion à celui du noyau des planètes, des soleils et de la première grande explosion qui serait à l’origine de tout, le big bang. Dans ces sphères à dimension humaine, l’artiste réussit à cristalliser l’immensité des planètes. La fragilité des globes évoque celle de l’humanité au cœur du cosmos.