Tony Cragg s’impose comme un des plus grands sculpteurs de notre époque. Il se fait connaître à l’international au début des années 1980 grâce à un corpus d’œuvres qui explorent le potentiel plastique d’objets de tous les jours – récipients, bouts de plastique et verre récupérés, et même frisbees et briques – qu’il recompose en formes figuratives, invitant les spectateurs à réfléchir sur leurs rapports avec les matériaux naturels aussi bien que synthétiques. Pour Cragg, « Le besoin d’en apprendre davantage, tant objectivement que subjectivement, sur les liens fragiles entre les humains, les objets, les images et les conditions et processus naturels essentiels est crucial. » Partage appartient à un groupe d’œuvres commencées à la fin des années 1980, où la matière agit, selon les mots de l’artiste « comme une métaphore de la cellule, de l’organe, de l’organisme ou du corps ». D’une part, la sculpture est un assemblage des visages de trois membres de l’équipe de Cragg, partageant une même peau du bronze perforé. De l’autre, l’œuvre est une expression du questionnement incessant de l’artiste sur la porosité de la pensée humaine. « Positifs ou négatifs, nous représentons autant ce que nous sommes que ce que nous assimilons », affirme Cragg.
© Anthony Douglas Cragg / SOCAN (2021)