Le discours de Jocelyne Alloucherie n’est pas directement relié à un engagement écologique, mais son choix d’intégrer du sable (un élément récurrent dans son œuvre depuis les années 1970) dans sa série « Climats » associe immanquablement Sables rouges au changement de l’environnement. Elle reconnaît que « les œuvres traduisent les préoccupations actuelles liées au climat. Elles demeurent cependant métaphoriques et ne dénoncent rien. Elles ont pour objet d’inquiéter et de soulever quelques questions. » Pour créer ce monumental ensemble, l’artiste a combiné photographie et numérisation; en soufflant du sable sur des images de nuages, elle a reproduit sa dispersion dans la nature jusqu’à ce qu’elle obtienne ces paysages inédits. L’aspect performatif de ses gestes, qui imite le vent, accentue le concept de l'intervention humaine et des effets de celle-ci sur la nature, produisant un environnement empreint de climats fictifs qui se font l’écho de la mouvance d’une substance active, mais néanmoins éphémère.