Cette pièce témoigne de la rencontre entre un artisan talentueux du grès émaillé, Clément Massier, et le marchand esthète célèbre, promoteur du japonisme et de l’Art nouveau, Siegfried Bing. Celui-ci se spécialise dans le commerce d’objets de curiosité exotiques dans les années 1860. Sa prédilection pour la Japon s’affirme rapidement. Son frère, Auguste, établit un comptoir d’exportation à Yokohama. En 1874, une nouvelle galerie parisienne est créée, d’abord appelée « Fantaisies japonaises » puis « L’Art japonais ». Bing dirige aussi la revue Le Japon artistique, qui bénéficie d’un grand crédit auprès des collectionneurs (dont William Van Horne) et des artistes. À partir de 1895 et de sa rencontre avec Tiffany puis Van de Velde, il rebaptise sa galerie « L’Art nouveau » et y présente l’avant-garde des arts décoratifs, sans pour autant délaisser les objets d’Extrême-Orient. Cette composition s’inspire de l’iconographie du Mont Fuji, diffusée en Europe grâce aux estampes du Monde flottant (ukiyo-e) de Hokusai ou Hiroshige, en créant une excellente synthèse entre un Art nouveau audacieux et un scintillant japonisme.