Référence aux icônes byzantines, ce christ s’inscrit dans une série liée à l’histoire personnelle de l’artiste canadien Moridja Kitenge Banza. Élevé dans une famille catholique à Kinshasa, il n’est pas mis en contact avec les masques de cérémonie durant son enfance. Considérés comme démoniaques et sauvages par les missionnaires colonisateurs, ils sont encore perçus comme des symboles de l’animisme et, par conséquent, des objets sacrilèges. Kitenge Banza aspire à reconquérir la dimension traditionnelle de son identité congolaise en s’inspirant ici d’une œuvre de la collection du Musée. Recouvrant une image sainte (qui symbolise la religion actuelle) avec une représentation d’anciennes croyances (que les régimes coloniaux ont tenté de supprimer, ou du moins de contrôler), il accomplit un puissant geste de réappropriation.