Sculpture

Artiste transnational, Zhang Hongtu vit à New York, où il a immigré après avoir quitté la Chine dans les années 1980, craignant d’être persécuté pour des raisons de discrimination religieuse. Les artistes expérimentaux de sa génération ont cherché à combiner leurs expériences personnelles de la Révolution culturelle à un style pop art occidental, et Zhang fait partie de ceux qui y ont le mieux réussi. De cette démarche collective est né le pop art politique au début des années 1990, mouvement qui visait à déconstruire l’univers visuel du réalisme socialiste qui avait régné en Chine pendant plus de 40 ans. Méprisant les courants artistiques antérieurs axés sur l’engagement social, les artistes ont puisé leurs références visuelles dans la Révolution culturelle, mais en ont supprimé la portée politique.


En déformant ces références et en les juxtaposant à des objets de la société de consommation, les artistes ébranlent, avec ces nouveaux tropes, l’autorité du message démagogique du réalisme socialiste. Dans son œuvre Mai Dang Lao (McDonald’s), Zhang reprend le contenant du Joyeux festin de McDonald’s, le décore des motifs traditionnels ornant les vases de bronze utilisés pour le culte ancestral pendant l’âge du bronze en Chine, et y ajoute le logo emblématique du géant de la consommation. Il joue ainsi sur nos idées préconçues sur le culte de la consommation en transformant le Joyeux festin en icône religieuse.


L’art de Zhang s’inspire de la distance culturelle et se concentre sur les préoccupations les plus pressantes de notre époque qui y sont liées : l’expansion et la permutation des cultures causées par la réduction, la convergence et la dissipation des frontières géographiques. Il remet en cause nos préjugés et nos valeurs issus de notre vision réduite du monde, à une époque où des cultures qui autrefois semblaient stables et isolées ne le sont plus.