L’Homme cactus du grand sculpteur et ami de Picasso, Julio González, fait explicitement référence aux « fétiches à clous ». Associé au cubisme et au surréalisme, González est le père de la sculpture moderne en fer. En août 1939, au terme de la guerre d’Espagne, ce fervent républicain assiste à l’instauration du franquisme dans sa Catalogne natale, terre de lutte et de massacre. L’Homme cactus, auquel s’ajoutera plus tard une Madame Cactus, est le fruit de multiples esquisses. Cette sculpture hybride, mi-végétale, mi-humaine, évoque à la fois l’angoisse d’une humanité écorchée mais aussi, comme les statues hérissées de clous de l’ancien Congo, sa force de résistance. Si sa forme hérissée de clous s’apparente à celle des figures nkondi, son contexte de production et sa signification n’en demeurent pas moins nettement distincts.