Cette sculpture porte sur la faculté de transformation : des fragments retirés d’objets en bois usinés ont tout d’abord été rassemblés, puis choisis, peints en noir au pistolet, assemblés, cloués les uns aux autres et empilés. Les surfaces stratifiées et apparemment impénétrables qui en résultent jettent des ombres qui traversent le champ dans toute sa largeur. Bien que sa hauteur et sa largeur soient imposantes, l’œuvre n’a pas une grande profondeur. Devant la surface en relief, le spectateur a davantage l’impression de regarder un tableau qu’une sculpture; du temps est nécessaire pour percer l’environnement visuel enveloppant, parce qu’on est amené à sonder les ouvertures sombres que recèle la surface monochrome, à pénétrer métaphysiquement dans l’espace. Les fonctions premières des objets disparates sont effacées par leur intégration dans cette œuvre vorace.