Théodule Ribot emprunte certains éléments stylistiques aux peintres espagnols du XVIIe siècle et à Rembrandt, et travaille directement sur le motif, sans esquisse à l’huile ni même étude préparatoire. Exécuté dans des tons délicats de gris et de noir, ce tableau est rehaussé par le brillant d’une cuvette en cuivre poli. La tristesse de ce groupe de fillettes portant toutes le même uniforme gris, surveillé par l’institutrice autoritaire qui se tient dans l’embrasure sombre de la porte, explique sans doute le titre sous lequel est connue l’œuvre de Ribot à Montréal : L’orphelinat. C’est en fait un « asile », une école publique destinée à accueillir les enfants des familles pauvres.