Hubert Robert était passé maître dans l’art de composer des paysages où abondaient les ruines peuplées de figures pittoresques. Ici, il mêle des éléments néoclassiques aux monuments de l’Égypte ancienne. L’expédition d’Égypte et la victoire remportée par Napoléon contre les Mamelouks le 22 juillet 1798, lors de la bataille des Pyramides, avaient ravivé l’intérêt pour les motifs égyptiens. Aussi n’est-il pas étonnant que ce tableau montrant les pyramides de Gizeh date de la même année. Robert ne connaissait ce pays que par les nombreuses illustrations publiées à l’époque. Il représente ici une Égypte imaginaire, où des musiciens et des danseuses vêtues de draperies classiques font la ronde au pied d’un énorme obélisque brisé. Magnifiés par la petite taille des figures, les monuments qui se découpent sur le ciel inspirent le sentiment du sublime et de l’éternel, en même temps qu’ils évoquent une architecture idéale faite de volumes et de formes simples.