Portrait d'un gentilhomme

Bartholomeus van der Helst a certainement acquis une bonne connaissance des peintures de Hals. Remarquables de vivacité, elles ont durablement influencé son propre style. Attiré par la prospérité croissante d’Amsterdam et ses perspectives de commandes nombreuses, le jeune peintre s’y installe. Il devient le portraitiste préféré des officiers et des notables de la ville, ses portraits collectifs de miliciens bourgeois et de famille étant particulièrement appréciés. Les poses malicieusement fanfaronnes, les couleurs éclatantes et la facture enlevée de ses portraits ont un charme évident. L’opulence qui caractérise ses modèles, dont il peint une image avantageuse, avec panache, est soulignée par la pendule luxueuse, un objet souvent associé à la fugacité de la vie humaine mais présenté ici comme un signe de richesse. Le ciel d’orage ouvre l’espace du tableau. L’épagneul d’eau introduit une touche attendrissante et personnalise l’image, tout en offrant à l’artiste une occasion de démontrer son savoir-faire magistral. La position décentrée du modèle, qui occupe quasiment la largeur de la toile, indique sans doute que ce portrait est une œuvre autonome, sans pendant. Le satin de soie noir somptueux de son vêtement était alors à la mode chez les riches calvinistes hollandais.