Ter Borch effectue de nombreux voyages à Londres, Rome et Madrid. Vers 1654, il s’installe dans la petite ville de Deventer pour le reste de ses jours. Ses portraits méticuleusement dessinés, exécutés avec un souci du détail digne d’un miniaturiste sont rehaussés d’étoffes chatoyantes. Ils frappent par leur atmosphère de recueillement qui fait songer à Vermeer. Dans ses portraits tardifs, Ter Borch semble mettre la sobriété, voire la retenue, de son style au service du rendu psychologique de modèles enclins à l’introspection, au lieu de chercher à souligner leur condition sociale. Il recrute sa clientèle dans la société prospère de la région mais aussi à Amsterdam. Ce modèle, éclairé de face selon la convention adoptée par l’artiste, se détache sur la pénombre. Malgré la robe ornée de dentelles luxueuses, son attitude reste discrète. La jeune femme se tourne vers nous, comme surprise dans sa méditation. La dentelle, les manches resserrées par des nœuds, la jupe de dessous en satin brodé d’or, mise en valeur par le contraste avec la robe noire, le collier et les boucles d’oreilles délicatement assortis, traduisent sa condition sociale sans aucune ostentation, créant un subtil équilibre entre réserve distinguée et représentation. La jeune femme est debout, un éventail à la main, à côté d’une table revêtue de velours où est posé un petit livre, signes de son raffinement.