Boel a été l’élève de Fyt, qui exerce sur lui une influence durable, et peut-être celui de Snyders. Il quitte Anvers pour Paris, où il devient « peintre ordinaire de Louis XIV ». Il réalise des cartons de tapisserie pour les Gobelins, la manufacture des meubles de la Couronne. Mort à Paris, Boel était considéré comme l’un des plus grands peintres animaliers de son époque. Son œuvre a exercé une influence profonde sur les peintres d’animaux français du dix-huitième siècle.
Réalisé par Boel à Anvers, ce tableau, par son sujet et sa touche vigoureuse, assimile la manière de Fyt au point qu’il a déjà été attribué au maître. La composition, dominée par le cygne, le daim et le sanglier, se distingue par sa monumentalité. Le rendu de la texture de la fourrure et du plumage atteste la virtuosité de Boel, tandis que le paysage italianisant dans le lointain évoque un séjour de jeunesse en Italie. L’étalage du gibier, conjugué à la palette franche de bleus et de verts, crée un effet décoratif. Les compositions consacrées aux trophées de chasse étaient recherchées alors par les collectionneurs du dix-septième siècle.