La notion d’art au sens occidental du terme n’existe pas chez les Rapanui. Témoignage du savoir-faire de l’artisan, l’efficacité rituelle des sculptures semble être plus importante que leur apparence. Cette efficacité est directement liée au contexte socio-culturel de production et d’usage – contexte en partie perdu lors de leur collectionnement par les Européens. Les moai tangata moko étaient suspendus à l’entrée ou à l’intérieur des maisons où ils agissaient comme protecteurs. Ils étaient aussi parfois portés par les danseurs lors des cérémonies. Ce sont des figures hybrides combinant des éléments anthropomorphes, reptiliens et aviaires qui représentent probablement des esprits puissants. Leur colonne vertébrale particulièrement saillante semble être un symbole généalogique dont les encoches feraient référence aux différentes générations d’ancêtres.