Figure majeure du surréalisme, Miró découvre l’art moderne à Barcelone avec Picabia. Il monte à Paris rejoindre son compatriote Picasso. À la fin de sa vie, Miró, qui dit se méfier des spéculations sur son œuvre, ne se soucie pas de faire une peinture « propre »; en cela, son œuvre tardive peut être rapprochée de celle de Picasso et de la bad painting contemporaine. Cette négligence ostentatoire de la matière résulte des nouveaux effets qu’il expérimente (les brûlures par exemple). C’est la raison pour laquelle les dégoulinades, les barbouillages et les zones accidentées sont souvent évidents dans ses toiles de maturité. Cette œuvre poétique est caractéristique de sa période de vieillesse. Typiques de l’univers du peintre, le fond noir, le croissant de lune et les têtes pisciformes, brossées dans des tonalités chaudes et vibrantes, laissent parler l’imaginaire. D’une grande simplicité de formes et de moyens, ce tableau est un bel exemple de sa verve créatrice au soir de sa vie.
© Successió Miró / SOCAN, Montréal / ADAGP, Paris (2019)