Le Musée accueille, dans le cadre de La Biennale de Montréal déclinée sur le thème de l’avenir, le tout dernier film de la célèbre artiste et cinéaste américaine d’origine iranienne Shirin Neshat. Intitulé Illusions & Mirrors, réalisé en 2013, il met en vedette l’actrice américano-israélienne Natalie Portman. Sa présentation est une première nord-américaine.
Sylvie Fortin, directrice générale et artistique de La Biennale :
« Plusieurs oeuvres abordent le sujet (de l’avenir) à partir de préoccupations d’ordre géopolitique, posent des questions d’éthique et font même allusion à des solutions économiques alternatives. D’autres questionnent “ce qui adviendra” de l’art.
Les quatre commissaires de cette nouvelle édition de La Biennale – Gregory Burke et Peggy Gale, ainsi que Mark Lanctôt et Lesley Johnstone, du Musée d’art contemporain, qui devient le pôle institutionnel de l’évènement – ont réuni un ensemble d’oeuvres d’une cinquantaine d’artistes et de collectifs provenant de 22 pays.
Célébrée mondialement pour ses installations vidéo – en 1999, la présentation de Rapture à la Biennale de Venise avait conquis le public et lui avait valu le Lion d’or –, Shirin Neshat réalisa en 2009 son premier long-métrage, Women Without Men, l’histoire de quatre femmes vivant à Téhéran sous le régime instauré par les Britanniques et les Américains suite au coup d’État du 19 août 1953. Les questions croisées du statut et de la représentation des femmes dans les pays musulmans ont toujours été au coeur des préoccupations de l’artiste. Avec ce nouveau film de 12 minutes, Neshat s’éloigne de ces enjeux pour sonder le monde des songes. Une jeune femme erre sur une plage à la poursuite d’un personnage fantomatique et fait une découverte bouleversante.
« Ce film, explique la réalisatrice, rend hommage aux films muets en noir et blanc tournés par les surréalistes tels que Man Ray, Jean Cocteau ou Luis Buñuel, et par la suite, par la merveilleuse cinéaste expérimentale Maya Deren. Pour moi, ce film est un nouveau départ au plan thématique, car il s’éloigne de tous mes précédents sujets sociopolitiques sur l’Iran et l’Islam pour raconter une histoire intemporelle et universelle. »